Merci de nous faire connaître cette oeuvre splendide de Tal Coat; elle est assez mystérieuse. La subtilité de la technique pour un tirage vraisemblablement lithographique à quelques dizaines d’exemplaires fait penser à un travail d’atelier. Pourtant on sent un espace aérien, lumineux, comme d’une aube sur un champ envahi de coquelicots. “Chemin vif” : vivacité du rouge des fleurs, de l’air frais du matin, de l’ “à-vif” ou du “taillé à vif” que le coup de serpe qui traverse la feuille en courbe émet, comme une gîclure de très jeune sang… Mais le chemin ? est-ce celui où Tal Coat a marché ce matin et a vu ces foules de coquelicots, est-ce le tracé oblique de la serpe qui strie la feuille ? ou alors est-ce une certaine perception d’un paysage qui semble vu de profil, pente assez abrupte sur une petite montagne rouge qu’entaille une gorge étroite ?
Merci de nous faire connaître cette oeuvre splendide de Tal Coat; elle est assez mystérieuse. La subtilité de la technique pour un tirage vraisemblablement lithographique à quelques dizaines d’exemplaires fait penser à un travail d’atelier. Pourtant on sent un espace aérien, lumineux, comme d’une aube sur un champ envahi de coquelicots. “Chemin vif” : vivacité du rouge des fleurs, de l’air frais du matin, de l’ “à-vif” ou du “taillé à vif” que le coup de serpe qui traverse la feuille en courbe émet, comme une gîclure de très jeune sang… Mais le chemin ? est-ce celui où Tal Coat a marché ce matin et a vu ces foules de coquelicots, est-ce le tracé oblique de la serpe qui strie la feuille ? ou alors est-ce une certaine perception d’un paysage qui semble vu de profil, pente assez abrupte sur une petite montagne rouge qu’entaille une gorge étroite ?
Yves Bergeret
Anche la luce può la forma, crescere senza dimenticare la terra.